Rhododendrons en fleurs sur l’autel de vierges pâles, marbre aux veines glacées de sang, des larmes de cire coulent sur ton corps, dénudé par le concert des mâchoires au fond de la classe. Effeuillage effréné de souvenirs futurs quand ta dentelle révèle ton insondable plage minéralogique. Tes étendards mordorés flottent à tâtons dans la pénombre, tels ces palmipèdes gravissant le grand escalier enneigé. Dans un fracas d’airain se brise le catafalque vermoulu, libérant de l’abysse une multitude de requins électriques, attirés par le rubis écaillé de tes mains décimales. Les légions abreuvées n’en finissent plus de vomir le cantique lugubre qui te parcoure l’échine. Les gargouilles perchées font valoir leur ticket de rationnement au spectacle de ta chair apprêtée. Le ciel résonne encore des rigoles d’un sang bleu qui retourne au néant. Il suffirait d’un cri pour que se déchire le voile argentique et que réapparaissent les rhododendrons en fleurs.

TINO       











précédent sommaire suivant