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« Indéniablement nous sommes tous différents. Mais votre tendance à vouloir vous mettre dans la peau des autres, lorsqu’il s’agit de donner des conseils, vous confère trop de pouvoir occulté sur vous-même. Ainsi, permettez-moi de vous décrire la façon dont je vis intrinsèquement la vie, telle que vous n’imaginez pas qu’elle puisse être vécue dans la peau d’un autre. Toute ma vie, mon hypersensibilité n’a pas facilité mes relations avec l’extérieur. A votre contact je me suis même construit une carapace externe. J’aurais pu finir artiste, faire de la musique subtile et touchante, chanter des pop-songs pour épater mes convives ou être acteur pour coucher avec des Stars, mais j’ai appris par mes contemporains que j’étais restreint à ne vivre douloureusement qu’avec moi-même. Le dernier mot face aux brimades, je ne l’ai toujours eût que dans ma tête. Ce n’est pourtant pas la répartie qui me manquait, juste ce je ne sais quoi de violence verbale au quart de tour. « Lire entre les lignes », vous connaissez l’ expression ? « le 3ème œil » tout ça… parce que l’intronisation forcée ne fait pas que pousser la psyché en débilité par rapport aux plus expansifs que moi ; pendant que vous êtes à fond « dehors » à créer vos Tours de Babel de la hiérarchie sociale, mon inversion me fait prendre conscience d’enrichissants détails de votre personnalité que vous laissez s’échapper lorsque vous vous agitez. D’ ailleurs, plus vous vous laissez aller, plus j’observe vos gestes et vos yeux vitreux d’ ennuis : votre vie n’a rien à envier à celle des moutons de Panurge… « Vous n’ êtes rien.. » … vous êtes en dessous ! Les masses populaires des statistiques et de l’anticonformisme ne font qu’une. Et les pseudo « pas comme les autres » sont pires que tout. « Arty branchés d’avant-garde mes fesses », face au produit tu seras toujours la sous-merde qui reste après lui pour acheter le suivant ! TU es le produit ! Tu existes en tant que tel, je te vois !!! Car j’ ai cet avantage sur toi que je te vois à l’intérieur… Tes gestes, tes réflexes, tes actes manqués et ratés, du coin de l’ œil je te sens léger dans tout, t’intéresser superficiellement à tout ce qui « marche », dans l’unique but de vanter ce que tu achètes; c’est le dernier réflexe pour cacher qu’ on te baise par de l’esbroufe. Quand tu m’adresses la parole, ton harassante naïveté existentielle me fatigue. Je n’ ai plus de sujet commun avec les « comme toi », ceux qui m’ont fait prendre le recul nécessaire pour mieux les apprécier. Et puis non, c’est te donner trop d’honneur que te rendre responsable de ma Suprématie Psychologique. Le meilleur discours venant de toi est celui du silence. Plus je te croise, plus je te respire, plus la mosaïque de mes « spécimens humains » se complète. |
Un jour je règlerai mes comptes physiquement avec toi. Ma violence cérébrale te rentrera dans le ventre lorsque le jour venu, je te prendrai à part pour déballer au grand jour ce que tu caches à ta propre femme, à tes amis, à toi-même. Et d’une sérénité pointue, je dissèquerai ta vie pour détruire tes châteaux espagnols ! Chaque fois que nous serons amenés à nous rencontrer, j’évoquerai tes pulsions secrètes. J’irai en douce appuyer sur la plaie encore suintante. Je te verrai descendre au plus bas chaque jour, trop conscient qu’un autre menace de divulguer ce détail si précis de ton existence duquel tu t’es tellement répété : « si les autres savaient… » Cette fois tu seras dans un grand malaise. Enfin je te verrai baisser la tête, garder le silence en ma présence, ne plus faire partie de rien, que de toi-même. Où sera passé ce qui faisait de toi une grande gueule de l’«occident culture» ? Monsieur « Je sais tout » aura perdu sa langue et moi gagné la force tranquille.
Aujourd’hui, H. Travelberg vit en qualité d’insoumis et refuse toujours les invitations sans cesse relancées aux colloques anti-mondialistes. Pour ce mouvement, H. Travelberg reste une figure de proue. |
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