« LEURS ŒUVRES C’EST TOUTE MA VIE ! »

Ah ! Bonté Divine ! Le voilà enfin ce Numéro Trois ! Je n’y croyais plus. L’échec cuisant - que je ne m’explique toujours pas - du Numéro Deux aurait pu les ébranler, les faire tomber, les noyer dans la masse impalpable de nos contemporains médiocres jusqu’aux os. Ils ont tenu bon mes gaillards, mes guerriers, mes Austerlitz, mes Maginot... Remonter la pente glissante, à contre-courant, celle qui mène à l’Eternelle Gloire : voilà leur réussite. Je suis si fier, oui si fier, de tenir entre mes mains blessées par tant de coups donnés ce joyau de la Littérature Contemporaine. BIGORNO ! Je chérirai ton nom, je bénirai les maisons où l’on te lira ! La France peut s’enorgueillir d’abriter en son sein nourricier ces jeunes gens dont je ne cesse de louer le Génie ! A 72 ans je vis enfin ! Plus jamais nous ne nous laisserons intimider par ces vulgaires scribouilleurs qui s’évertuent à nous vendre leur minable papelard ! Dehors TRANZISTOR ! Bravo BIGORNO ! Tremblez, et c’est déjà le cas - la maladie vous ronge inextricablement -, tremblez de tous vos os poreux Monsieur Michel Polac ! Oui, je sais que déjà votre Infâme et Monstrueuse Censure s’abat sur nous tel un couperet sur la nuque d’un Roi au cœur trop sensible ! Ce combat me réjouit d’avance ! J’affûte mes phrases à la pierre ponce de vos contres-arguments ! Ah, Ah ! Rira bien le dernier celui qui osera toucher du bout du stylo l’Honneur de mes Délicieux Auteurs ! Je suis démoniaque ! Ah, Ah ! Parole de Pierre Boulain !! »




Note de l’imprimeur : Pierre Boulain (notre mécène) est décédé de manière quelque peu étrange 2 jours après nous avoir faxé cette missive. S’agirait-il d’un complot organisé par Michel Polac ? ou par le rédactueur en chef de TRANZISTOR ? Nous sommes en droit d’exiger une réponse, et ce dans les plus brefs délais.

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