MES PETITS ERGOTS DE PORCELAINE.

Pour me mettre au-dessus des autres, j’arrive à leur faire croire que la sacro-sainte attitude universelle que l’être doit avoir, c’est celle de se cultiver. Depuis que je me suis découvert l’attrait pour cette « masturbation publique » de mon encéphale spongieux, je me sens pousser de petits ergots derrière mes talons que j’ai pourtant crû si fragile.

D’abord je me suis entouré de personnes qui par leur éloquence ont su me montrer la voie : l’essentiel n’est pas la qualité des références, mais la façon qu’on a d’en convaincre un potentiel public qui n’attend qu’à écouter pétiller l’avis de ceux qui en ont un à leur place. Ce n’est pas sans rester passif, car s’ils sont d’accord avec moi, ils brillent à leur tour dans l’ombre de ma parole ; derrière la modestie de parler des autres, on peut parfois trouver des tas d’occasions de se mettre en avant. Alors je me bourre de références, je suis le « boulimique culturel » moi, le V.R.P. de l’avis sur la question ! Et gare à celui qui ne va pas dans mon sens, ces joutes là me donnent des aises qui n’accordent aucune conciliation avec ceux qui ne sont pas de mon opinion !

Je déblatère mes chroniques improvisées au goût du jour et toujours à contre-courant de la pensée majoritaire, car il est douloureux dans ces moments là d’être celui qui approuve. Je ventile le talent d’un réalisateur ou le style d’un récit, j’explique ce qu’il voulait nous transmettre parce que j’imagine que cela vous a échappé et parfois quand je croise un de ces créateurs, je le soumets à ce que Moi j’aurais fait à sa place. Ce qui compte, ce n’est pas de trouver la valeur qualitative de son travail mais de m’attribuer les honneurs d’en avoir compris le sens mieux que lui ! Je reste Le Jugement Dernier après sa création, seul au bout de la chaîne et je me sens pousser des ailes. Divin…

Il y a quelques mois, touché par le souffle de l’inspiration, je me suis lancé à faire de la musique et de l’image. J’ai très mal pris ce qu’en ont dit les critiques. Ils ont écrit que « derrière le rideau d’une certaine avant-garde ne se cachent que quelques clichés fatigants, (…) le résultat en doit plus au pillage culturel qu’à de véritables influences dignes de ce nom. C’est un peu comme un coq qui annonce tous les matins l’orée d’un nouveau jour en chantant les deux pattes dans la merde… »


MC VATICAN (va t’en !!!)

Président de la Ligue Pour le Narcissisme Culturel Auteur de l’album « … » en collaboration avec le DJ rHâlège et de nombreux articles pour « Science & Vie junior » / Extrait du livre : « Je n’ai pas brillé dans les yeux de ma mère, c’est pour ça. » (CRéaZIC éditions )

précédent sommaire suivant