ZINC PASTAGA |
C’tait l’brun à porté d’nez, j’avais pas prévu qu’elle s’réveillrait, pauv’chienne lubrique et haineuse avec ça, même pas d’quoi aligner des ronds pour un casse-dalle de pauvre, un ciel de boutanches et des bouchons dans les yeux d’mézigue, c’tait ça l’paradis auquel elle aspirait ma bourgeoise : l’aspiration. Autrefois j’me s’rais gondolé l’vaporetto juste à la mater dans c’tétat, l’est plus bigornée comme ac mais au paddock l’a du jus en boite. Mon rêve à moi il était jaune, le plus bel astre des galaxies, nimbé d’vaisseaux translucides pilotés par des aliens qu’j’ai jamais pu voir, ça c’est du dur, du sec sans ambages. Entouré d’malappris qu’on est, « noyer les rêves, sont bons qu’à noyer les rêves ». J’leur montrerais bien moi à ces conneaux comment on grimpe la voûte façon varappe, face Nord sans assistance au sol, avec pour seul repère sa tirelire. Maaais nan, ça voue son âme aux cartes, ça donne des l’çons d’escalade en s’gargarisant d’chimères exotiques, est-c’que j’sais moi d’ou qu’elles viennent, p’têt bien d’russie ou d’plus loin, d’lirlande. Des salopiaux sans fibre pétant d’joie factice à qui mieux mieux, j’leur gueulerais volontiers d’aller s’faire sucer l’étron au Paraguay mais j’suis persuadé qu’c’est déjà fait. Bordel v’la c’te pute borgne qui nous entonne son sketch impardonnable, et que j’te suis malheureuse, et que j’te suis pas bien : travaille du chapeau, du rêve en rouge elle en a pris son compte la grosse, mais la r’nif le d’crustacés attire le chaland, Madame est à son aise d’vant un banc d’merlus… J’allonge des cranfs, j’pourrais vider c’t’aquarium en tirant une bonde à chaînette, mais j’ai pas l’nerf d’la gosse, ouais j’dis la gosse comme j’dirais Maman vu qu’on lui donnerait 27 comme 40, 100 comme 2 est-c’que j’sais moi ? Elle a d’bonnes joues de p’tit Alpin mais des yeux si enfoncés qu’on fait un effort pour les r’marquer, sinon elle est jolie. Des godillots j’en ai traîné des pas banals mais ceux-là sont les plus baths, ouverts sur l’dessus pour qu’l’ pied respire par la bouche, une s’melle de crêpe noir comme un trou, et pis y’a les lacets, une paire en une sorte de nylon qu’on ne r’garde qu’eux. Les croquenots c’est important quand t’as à parler à des gens, à moi y m’empêchent d’les embringuer dans des histoires d’étoiles quand j’suis dans l’jaune, tout l’monde peut pas s’appeler Spoutnik. |
Jean BAUM |
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