J’avais prévu la catastrophe du 11 septembre 2001
mais je n’avais pas le numéro de téléphone de la Maison Blanche.

       Messieurs,

Cela fait quelques numéros que j’essuie attentivement vos élucubrations pseudo-littéraires, et la lassitude de continuer à lire votre papier que j’exècre me pousse à vous adresser cette missive pour rétablir à mon sujet une vérité :

Non, je ne suis pas celui qui vous écrit pour vous dire que j’aime ce que vous faites ! Je vais même être sévère à votre sujet. Vous ne débattrez pas avec moi car l’avantage que j’ai sur vous en écrivant, c’est que je ne vous raccrocherai pas vilement à la gueule au téléphone. Inutile de détourner les yeux de ma lettre parce qu’elle est déjà dans votre « torche cul de fanatiques » qui n’a en commun avec la réflexion que le miroir dans lequel vous vous contemplez. C’est la raison pour laquelle je sais que vous lirez jusqu’au bout mon avis. Parce qu’il parle de vous et que c’est ce qui vous intéresse. Sauf que je suis prêt à calmer votre ego à grand coup de « cette fois c’est fini bordel, c’est bien décidé putain, j’arrête de vous lire merde ! »

Jusque là, je continuais à trouver sournoisement les numéros de Bigorno en me demandant ce que j’allais bien pouvoir trouver comme plaisir là-dedans. Puis je vous lus entre les lignes, compris quel unique salaud pouvait bien écrire, sous des pseudonymes différents, sur le rejet perpétuel de ses contemporains tout en ayant un attrait particulier pour la musique contemporaine pourtant rétrograde. J’en ai lu de vos « Baudelaire » de pacotille, de beaux glaires oui ! Votre désir de pénétrer le lecteur pour le rendre dépendant à vos cochoncetés ou de le noyer dans des discours abscons pour lui faire part de votre fascisme intellectuel ( la tactique était déjà tangible dans le Figaro Madame numéro 323).

La part de narcissisme que l’on peut mettre dans une œuvre s’arrête là où le lecteur trouve la satisfaction de se faire un avis sur vous. On a souvent évoqué le désir masturbatoire de Proust de nous faire sentir ses madeleines, moi, Messieurs, pendant mes lectures de Bigorno je sentais vos étrons ! J’ai insisté pourtant, j’ai voulu vous comprendre, vous cerner, je n’ai fait que sentir à quel haut degré tu m’écœures …

Mon cher Bigorno, tu es une petite pute souillée par son reflet dans le client. A cette différence près que les prostitués un jour iront vers l’autonomie, et que cela fait bien longtemps que Bigorno s’autonomise les prostitués. Je vous encule !

Rodrigue Fayal

P.S. :J’avais prévu la catastrophe du 11 septembre 2001 mais je n’avais pas le numéro de téléphone de la Maison Blanche.

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