Jeanphilisme® : Néologisme barba rythmique stressant.
La tendance à la somnolence me prend bien plus souvent qu’à la tombée de la nuit.
Persuadé d’être atteint d’une jeanphilite aiguë, il m’arrive alors d’enfiler un masque translucide
pour disparaître subrepticement de mon environnement ambiant ; lorsque, animé par une motivation
première irrésistible, je fuis ce qui m’insupporte. Le cauchemar à étale, errant parmi les miens, souffrant
de ces maux passant au travers de mes songes, alité de ratures qui font de ces conversations des
brouillons de culture. Cet élan se joint au roulement cadencé de mes pas sur l’asphalte humide en bon
crevard émérite et je trace ainsi mon chemin. L’isolement comme seule médication au paroxysme de
la crise, comme une autosuffisance incertaine mais néanmoins utile, ma croisade est le déversoir
d’une joute navale disputée en solitaire. Seul bretteur en lice, je vous laisse vous humecter de vos
congénères dialysés et m’en retourne indisposé de mes bagages. La période de transe, humant
ce parfum délectable qui n’appartient qu’à moi et à moi seul, est déjà un soulagement tant cette
impression de stagnation m’excède, là où pourtant même la sagesse impose quelques concessions.
Ce sentiment étrange de satiété comme repus d’un monologue indigeste, quintessence du refoulement
verbal, m’enorgueillit des lacunes du discours que mon absence va causer, puisque demeurant seul
avec mes opinions. L’équilibre précaire qui régit les lois fondamentales des échanges allocutaires
est en émoi alors que le moi qui est en nous me bouleverse d’effroi. Apparaît seulement, frappant aux
portes de ma conscience, tout le sens véritable des non-dits. Face à tous ceux qui aiment à s’entendre parler,
je leur réponds que je m’en vais me terrer.
Par extra-spoliation du copyright, on emploiera alors le Nanoisme®.
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