MICHEL HOUELLEBECQ : Les Cariocas d’Avranches

Dans la complexitude de nos corps emmêlés
Je pense aux Cariocas écrasées à Avranches
Où le train me menait, tellement déprimé
Que j’oubliais alors que je traversais la Manche
Sur les plates-bandes de la rue Principale
Tes cuisses reflétaient l’intensité de la nuit
J’aurais voulu alors écrire comme Stendhal
Au comptoir le patron n’avait plus de Whisky
A l’Hôtel de la gare, accroupis à la fenêtre
Nous nous enlacions et mon cœur s’arrêtait
La télé nous donnait l’illusion du paraître
Sur la plage ce soir-là une négresse allaitait
Enfin, notre séparation au Bar des sportifs
Ton regard dans le mien, trouble et anxieux
De ta main gauche tu remontais ton soutif
De ma main droite je caressais tes cheveux

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