VIVE LE MOUTON ! |
Sur ce coup-là, javoue ne pas comprendre mes congénères mayennais. Je mexplique : il y a moins de 2 mois, absolument personne nétait en mesure de situer la Baroche-Gondouin. Moi même, qui suis né en Mayenne et y réside depuis 25 ans, navais pas la moindre connaissance de ce bled devenu le plus célèbre de France. En effet, de TF1 à Arte, du Monde Diplomatique à Paris-Match, il fut impossible de passer à travers labattage médiatique dont fit lobjet cette fièvre aphteuse. Et il faut le dire, la Baroche, mais aussi la Mayenne, porte drapeaux de cette épizootie, nont jamais autant fait parler delles. Dailleurs, me trouvant au Moyen-Orient au moment des faits, jai même eu le plaisir de voir mon cher département faire lobjet dune attention toute particulière partout dans le monde. Alors, imaginez mon engouement lors de mon retour en France : « Eh les gars, je vous ai vu à la télé, cétait génial, ya même Robert quétait sous-titré en arabe, trop cool ». Et là, bam, boum, le choc, oui le choc quand je me rendis compte que ma ferveur nétait pas mais alors pas du tout partagée. On mobjecta en effet que cétait un vrai drame pour bien des gens dont lactivité pastorale prenait un bon coup dans la gueule, pour bien dautres également bloqués dans je ne sais quel périmètre de sécurité, etc Et cest là que je réagis (enfin !). Comprenez : bon, la fièvre aphteuse, tout ça ok cest pas marrant en soi, mais bon, cest rien que 2-3 moutons un peu jaloux des vaches folles qui veulent se montrer.
Ces chers gigots sur pattes nont rien trouvé de mieux, dans leur quête de notoriété, que de déterrer une maladie passée aux oubliettes depuis 20 ans, et vlan cest la panique. Allons, un peu de calme, ça va pas durer.
Par contre, ce qui est certain, ce qui va rester, cest ça : LA BAROCHE-GONDOUIN CAPITALE MONDIALE DE LA FIEVRE APHTEUSE. En effet dans le cinq-trois, on souffre depuis longtemps de ne pas posséder de réelle entité culturelle, historique ou même à la menthe.
Bloqués que nous sommes entre Bretagne, Normandie, Maine et Anjou, nous nous dépatouillons tant bien que mal pour rameuter du touriste allemand en sandales-chaussettes. Et que proposons nous si ce nest du tourisme fluvial sous la pluie,
du camping à la ferme sous la pluie, de lIntervilles ou du Stade Lavallois ? Pas grand chose avouons-le. Alors, réjouissons-nous de cette aubaine, remercions ces moutons narcissiques, profitons-en pour exploiter le filon providentiel initié par la fièvre aphteuse. Voici donc
ce que je propose pour permettre à dautres communes mayennaises parfaitement inconnues, et par la même au département entier, de tirer plein bénéfice de cette histoire : instaurons le tourisme épidémique.
Il nous suffirait en effet de réimplanter des petits virus ou autres microbes comme, je ne sais pas moi, la peste noire, la rage ou même la malaria (ça fera plus exotique) dans des bleds tels que Rennes-en-Grenouilles, Beaumont-Pied-de-Buf ou St Germain le Fouilloux pour leur offrir
enfin la possibilité dêtre connu du grand public. Imaginez donc les milliers de personnes susceptibles de venir un jour faire un petit tour dans la commune doù a resurgi telle ou telle saloperie, cest un marché mondial ! Bien sûr, il faudra préalablement
se munir dinfrastructures efficaces : hôtels, casinos, bars à putes, stands de frites, boutiques souvenirs
Enfin bon tout ceci nest que menu détail et je crois pouvoir le clamer maintenant : Mayennaise, Mayennais,
notre heure de gloire est arrivée !!! |
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