LE MEA CULPA DE DJ ZUKRY

La tendresse, c’est un chien que l’on caresse,
C’est un flic que l’on renverse,
C’est un curé que l’on confesse.
La tendresse, c’est un père pratiquant l’inceste,
C’est une pute des pays de l’Est,
C’est un marin qui lâche du lest.
La tendresse, c’est un juif qui embrasse un antisémite,
C’est Dieu lui-même qui nous y invite,
C’est vraiment loin d’être un mythe.
La tendresse, c’est avoir mal en donnant des coups,
C’est conjuguer les verbes en disant « nous »,
C’est un dépressif que l’on pousse à bout.
La tendresse, c’est le Christ qui encule Allah,
C’est Hitler récitant la Torah,
C’est un lépreux qui lève le doigt.
La tendresse, c’est Belmondo sur son lit d’hôpital,
C’est rêver de voir crever Catherine Fayal,
C’est croire au Bien en sachant que c’est mal.
La tendresse, c’est la voix douce de Joao Gilberto,
C’est le sourire d’un bébé in vitro,
C’est un quartier plein d’aristos.
La tendresse, c’est un résistant à qui l’on rase le crâne,
C’est confondre un poète et un opiomane,
C’est le regard exalté d’une veuve nymphomane.
La tendresse, c’est un chien que l’on renverse,
C’est un flic que l’on confesse,
C’est un curé que l’on caresse.
C’est ça la tendresse.
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