DU PANEGYRIQUE DE POMPOM |
Pompom inconnu, mal connu, évité. Pompom tatoué et te tuera encore : haï ou juste renié, il n’en ressort que grandi, supérieur, haïssable. Sa voix grasse, son regard trop chou (admiré par ses amies putes, « sangsues alitées » comme il aime à les appeler), son amour des jeunes, son élocution éthylique… l’ont bien sûr desservi. Il fut, par je ne sais quel raccourci, confondu avec le créateur de l’Almanach Vermot. Méprisable quiproquo, tout comme cette réputation de pochetron pédophile fascisant dont il fut prestement affublée : sa fameuse réplique « les fours n’ont jamais existé, le pain a toujours été cuit à la poêle » ayant étrangement été associée à je ne sais quel négationnisme. Certes, Pompom, pourtant sémite, n’aime pas les juifs. A sa décharge, il n’apprécie pas plus les catholiques, les musulmans et encore moins sa mère. Pompom est équitable. Intransigeant mais équitable. Certes encore, il aime les jeunes. Mais qui saurait reprocher à cet illustre penseur, malheureusement stérile, d’être effectivement sensible à ces chérubins qu’il n’a jamais eu la joie de concevoir. Exécrer Pompom relève de la facilité, de l’amalgamation, de la paresse. Tu aimerais l’oublier, te convaincre que tu ne le connais pas. Honte à toi. Mais, je n’ose imaginer que toi (cher lecteur assidu que j’embrasse bien fort), tu n’oseras, par crainte de l’œil réprobateur et désinformé de l’autre plus nombreux que toi, faire l’effort de mieux connaître ce glorieux personnage. La réhabilitation de Pompom se doit d’être faite dans les plus brefs délais. Aussi, je montre le chemin, un verre à la main je trace la route, flirte avec une Thaï à l’âge incertain, vomis à mon tour et proclame enfin, haut et fort (car on proclame toujours haut et fort) : Pompom je t’aime ! NERF SALISSANTOR |
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