CHRONIQUE D’UNE ...
... NAISSANCE ANNONCEE

UNE NAISSANCE RACONTEE PAR HALF

Jeudi 27 juin 2002. Je vais chez DJ Zukry. Bigorno n°4 existe ! Il est en train de se battre avec la couverture envoyée par Samuel, une peinture assez belle, mais sans aucune mention du titre du fanzine. Zukry n'ayant pas de colle sous la main, et craignant d'abîmer la peinture, nous voilà emmerdés pour aller faire des photocopies. Nous allons tout de même à Reprodis, et reproduisons vingt exemplaires du petit dernier de la Bigorne. Nous empruntons un tube de colle pour achever la couverture. Alea jacta est. Mon Éloge du cannibalisme est placé en première page, à côté de La Ronde éperdue de DJ Zukry. Le plus troublant, c'est que le texte de Samuel s'intitule Les Secrets de la Bigorne et que c'est à peu près le titre que j'avais donné à l'un des e-mails que j'ai envoyés à Zukry (à ceci près que mon titre était au singulier)… Les grands épris se rencontrent.

Vendredi 28 juin 2002. Zukry et moi avons commencé une série d'échanges par mails, sous forme de conversation, dont la transcription devrait paraître dans le prochain Bigorno, ou sur le site si le résultat est trop long.

Jeudi 11 juillet 2002. Les marches du Calvaire se grimpent quatre à quatre jusqu'aux quarante-deux (42) mètres carrés de Zukry, rue du Père, du Fils et du Saint-Esprit, qui déjà postulent à la postérité. Lui et moi devons retravailler notre texte, intitulé La Vérité en fourrure, en référence à l'ouvrage de Zagdanski et Reyes, La Vérité nue. Cependant, à la relecture, nous sommes frappés par notre génie commun, et constatons que bien peu de corrections seront nécessaires. Nous décidons que le texte sera mis en ligne sur le site sitôt que celui-ci existera, et que les deux premières pages seront publiées dans le prochain Bigorno.

Mardi 20 août 2002. Ce soir ma mère me prévient qu'on me demande au téléphone. Je me demande s'il ne s'agit pas de Berth ou de Zukry, prends le combiné, et j'ai la surprise d'entendre une voix jeune et grave que je ne connais pas : " Allô... C'est Bruno Deniel-Laurent, là, de Cancer!… ". Il aimerait me rencontrer parce qu'il compte faire une chronique à propos de Bigorno dans le prochain Cancer! Nous décidons de nous voir demain à 20 heures au Rond-Point. Je lui dis que je viendrai sans doute avec une autre personne, DJ Zukry, qui me semble plus à même de lui apporter des précisions sur la création du fanzine, puisque moi je n'ai rejoint ce noble esquif que lors de son deuxième voyage… Après ce coup de fil, je préviens Zukry par mail.

Mercredi 21 août 2002. Nous nous installons à la terrasse du Rond-Point, Zukry commande un pastis, moi un Monaco. Bruno Deniel-Laurent arrive quelques minutes plus tard avec Pierre Jokerkriss, un collaborateur palindromois de Cancer! Je reconnais B.D.-L. à sa petite mèche orientée très à droite sur son crâne et au numéro de Cancer! qu'il tient sous le bras, avec le nouveau roman de Nabe. Assez vite la conversation tourne au potin de stars.
Comme B.D.-L. doit s'en aller tôt pour retrouver ses parents qu'il a laissés dans un bois (quelle idée !), nous n'avons pas vraiment le temps de parler de Bigorno. Zukry essaie de balayer un malentendu : Deniel-Laurent a l'air de penser que nous envoyons nos fanzines à nos amis uniquement. Nous expliquons que nous essayons de le distribuer un peu partout, dans les cafés, à la bibliothèque...
Je remarque que son pull noir est troué sous les bras. C'est toujours ça de pris pour mon journal intime, eh! eh ! N'ayons pas peur de la mesquinerie… Ils se lèvent et s'en vont. Jokerkriss, grand seigneur avec sa chemise bleue, a payé les consommations. Une fois qu'ils sont partis, nous restons à discuter en terrasse, Zukry ayant commandé un troisième pastis. Nous voyons surgir Nerf, qui rentre tout juste de vacances. Il a trouvé sur Internet une formule de voyage pas chère, et s'est exilé en Lituanie. " J'ai fait la Lituanie et l'Estonie. J'ai évité la Lettonie, parce que vu le nom j'ai pensé que ça devait être un mix des deux. " C'est ça aussi, Nerf Salissantor.

Samedi 14 septembre 2002. Soirée à Angers, avec l’équipe de Cancer! Il y a DJ Zukry, Nerf, Berth (sans son appareil photo) et moi. Officiellement, nous sommes là pour causer de Bigorno. Mais la soirée débute par un apéritif prolongé chez Johann Cariou, où nous parlons littérature tandis que la voisine d’en face, accrochée à son balcon, n’en finit pas de ne pas se suicider, et se poursuit dans une ambiance disco année 80 où le chanteur Stéphane casse la baraque. J’essaie de glaner quelques renseignements à propos de Nabe auprès de la charmante Isidora Pezard, sa correctrice. Rien n’y fait. De toute façon j’ai déjà terminé mon article… Alors je parle cannibalisme avec Bernard Malblanc.

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